Lorsque le "Marobé" voit le jour, le programme du C.M.191, ex C.M.190, devient plus performant, mais cette étude va rester dans les cartons. En 1955, la République Fédérale
d'Allemagne envisage la construction du Fouga "MAGISTER3 PAR LA Flugzeud-Sud-Union (F.U.S), qui regroupe les sociétés Messerschitt et Heinkel. Cette
dernière société la Ernst Heinkel, créée en 1955 est l'héritière de la Flugzeugbau GMBH d 1922, qui a produit en 1939 le HE178, premier avion à réaction (propulsé par un réacteur Heinkel). Elle vient de remettre en état quelques unes de ses usines détruites par les bombardements ou démontées par les Russes, et ne veut pas rester un simple sous-traitant de F.U.S. Connue par la fabrication récente de scooters de marque "Tourist", la Société
E.Heinkel se tourne vers Potez-Air-Fouga pour étudier un dérivé du "Magister".
Son but est de rattraper, en coopération, les années d'études aéronautiques perdues depuis 1945, malgré l'avance qu'elle avait à cette époque.
Après plusieurs entretiens entre les Directions Techniques, le choix est orienté vers le quadriplace qui va permettre de développer un appareil de faible
coût: l'aérodynamique, les éléments principaux, et les équipements du nouvel avion étant connus ou fabriqués en série pour le "Magister".
Le scénario de l'étude est le suivant:
Le bureau d'Études de la rue Noulet est chargé de définir et d'échantillonner l'ensemble de l'appareil, aidé par trois ingénieurs de chez E.Heinkel de l'usine de Spire. Là, dans cette ville du Palatinat, l'étude détaillée de l'avion va être entreprise pour en permettre la fabrication.
Au point de vue commercial, E.Heinkel possède la licence exclusive de vente pour le monde entier, abstraction faite pour la France et les pays francophones de l'Afrique qui restent dans les compétences de Potez.
Le prototype du Potez-Heinkel C.M.191 a effectué son premier vol le 19.03.1962 à Toulouse avec l'équipage J.Grangette et P.Caneil, qui a mené également tous les essais avant de le remettre au C.E.V. d'Istres
après 109 heures de vol.
Seul, deux appareils ont été construits et ont servi pendant plusieurs années comme avions de liaisons ou d'essais pour équipement spéciaux.
Le C.M.191 a représenté une des toutes premières coopération franco-allemande dans le domaine aéronautique.
A la reprise d'Air-Fouga en 1958, le groupe Potez, qui comprend plusieurs branches industrielles, possède à Argenteuil, en ce qui concerne l'aéronautique, le Département Moteurs et un service d'étude "avions" avec à sa tête un ancien de la toute première équipe d'Henry Potez, André Delaruelle. Il a débuté en 1920 à Aubervilliers et est devenu le plus proche collaborateur de Louis Coroller, le Directeur technique
de la société depuis sa création, lorsque celle-ci s'appelait "Aéroplanes
H.Potez".
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