Cet avions qui décolle le 19.01.1949 ne se distingue du CM10 que par le montage de deux moteurs S.N.E.C.M.A 12s de 375/580 cv chacun, qui entraînent des hélices tripales Ratier de 2.75m de diamètre.
Les particularités du fuselage avec une soute de 32 m² et une pointe avant qui s'ouvre latéralement pour permettre le chargement ou le déchargement du fret sont les mêmes que le planeur. Les principes de fabrication sont également identiques.
Cet ensemble qui décolle à la masse de 7000 kg a une vocation double: transporteur de fret
ou de passagers. La partie ouvrante facilite le passage d'une configuration à l'autre pour une
exploitation polyvalente.
Le CM100 peut transporter 1600 kg de fret ou 14 passagers et 182 kg de bagages à 1000 km,
à une vitesse de 252 km/h avec un équipage de 2 hommes, en satisfaisant les conditions de
l'O.A.C.I.
Après 75 heures d'essais, le CM100 part d'Aire-sur-l'Adour le 16 Novembre 1950 avec
un équipage composé de L.Bourriau, J.Bidan et Vandier pour une tournée africaine.
Peu après le départ, le survol de Toulouse est prévu. Le bureau d'Études de la rue Potier
, en alerte derrière les grandes baies qui éclairent les planches à dessin, voit passer à
l'altitude minimum autorisée la concrétisation de leur études, à la verticale du Jardin des
Plantes.
En 29 jours et 130 heures de vol, l'appareil fait escale en Espagne, Maroc, Mauritanie,
Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigéria, Camroun, Gabon, Congo, Zaïre, Centre Afrique, Tchad, Niger, Mali, Sénégal avant de reprendre le chemin du retour. Pas d'accidents, si ce n'est un atterrissage dans un champ de café...
Cet avion de transport est, à cette époque, le seul appareil en France permettant
l'emport de fret volumineux de tonnage moyen et, malgré des essais satisfaisant et de
nombreuses présentations, notamment celle d'Afrique, ne connaît pas le succès
prévu et espéré par P.Mauboussin, R.Castello et les Ets Fouga malgré la version métallique proposée.Après une dernière présentation à Toussus le Noble en Janvier 1951, l'appareil est "désarmé".
A quelques mètres derrière le bâtiment de l'Aéro-club d'Aure-sur-l'Adour, cette structure reste figée tristement. Pour un temps encore, elle a son utilité en servant de dortoir pour quelques stagiaires de passage...
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